Page 1 sur 1

2002 - Ferrari F2002

Posté : sam. 03 févr. 2018 12:46
par JTarJ
Originellement posté par BreizhMath le 08/08/2009

Présentation
C’est début février 2002 qu’est présentée à Maranello la Ferrari F2002, aux côtés de la Ferrari F575M, évolution de la 550 Maranello. Luca di Montezemolo, Jean Todt, ainsi que les pilotes (Schumacher, Barrichello, Badoer et Burti) accompagnent Ross Brawn, Rory Byrne et Gilles Simon, les « pères » de la F2002.
Cette monoplace succède à la très performante F2001, qui a offert à Schumacher son 4ème titre pilote et à Ferrari son 11ème titre constructeurs. Dès sa conception, les ingénieurs de la Scuderia ont cherché à véritablement innover, et non à simplement faire évoluer une monoplace qui avait pris un ascendant assez important sur la concurrence. Après plusieurs mois de gestation naît donc la F2002, qui va avoir un impact énorme sur la F1 –tant d’un point de vue technique que sportif- et une importance majeure dans la lignée de ses « filles », F2003-GA et F2004.

Image

Sponsors
Pas de grande révolution sur cette F2002 en termes de décoration, si ce n’est deux points majeurs : la présence de Marlboro, sponsor-titre depuis 1997 (ce n’était qu’un sponsor auparavant), accroît sa participation, ce qui se traduit par un logo bien plus imposant sur le capot moteur, et l’arrivée de Vodafone, commanditaire brittanique important, appose ses logos sur les pontons, les ailerons, le museau, les casques et les combinaisons des pilotes de manière fort peu discrète en remplacement de FedEx, parti chez Williams, et de Tic Tac, parti tout court.

Premiers tours de roues

Image

C’est quelques jours à peine après la présentation que Michael Schumacher donne ses premiers tours de roues à la F2002. Déjà, la nouvelle-née, présentée comme révolutionnaire, explose les chronos du circuit privé de Fiorano, alors même qu’elle dispose d’un aileron avant de F2001 et d’une configuration aérodynamique basique. Ferrari annonce officiellement que ce n’est pas la F2002 qui débutera la saison, mais bien une F2001 très légèrement remise au goût du jour (équipée du V10 051 de 2002), son avance étant telle et les réglements n’ayant pas changé, il s’agissait là de la meilleure solution. Chez Ferrari, les esprits sont clairs : cette F2002 est diablement rapide, mais il faut la fiabiliser, ce qui nécessite encore du temps, et surtout l’alléger, car Ferrari avait, comme les autres, identifié qu’en faisant une monoplace ultra-légère, il devenait alors possible de placer du lest aux endroits les plus à même de garantir un équilibre optimal. La course contre la montre était lancée.

Aérodynamique
La F2002 est la cinquième monoplace de la Scuderia a être le fruit du travail commun de Rory Byrne et Ross Brawn. Si la F2001 marquait un net changement par rapport à la F1-2000, elle demeurait conventionnelle. La F2002 a bousculé les standards, pour en établir de nouveaux.
La première chose qui frappe est le resserrement très important des pontons vers la suspension arrière, ainsi que leur ligne de chute particulièrement plongeante. Le tout donne une impression de fluidité, de simplicité et de pureté rares à cette époque, tout juste une paire de winglets vient assurer un regain d’appui.
Mais LA grande nouveauté est ces échappements hauts : pour la première fois depuis 1998 et l’apparition des échappements affleurants (déjà une trouvaille signée Ferrari, qui permettait d’éviter que les bases des ailerons arrière ne s’échauffent, faisant ainsi se désolidariser cette pièce du reste de la voiture), on observait une véritable évolution au niveau de l’intégration des échappements. Surmontés d’une petite « cheminée », les gaz d’échappements s’intègrent désormais au flux d’air dirigé vers l’aileron arrière, pièce maîtresse du bon fonctionnement d’une F1.
Cependant, cette version n’était qu’un premier jet. Dès la deuxième séance d’essais, et pour le reste de la saison, de larges dérives latérales vinrent guider le flux du ponton vers les roues arrières, avec pour but de maximiser au mieux l’utilisation de ce dernier avant qu’il ne subisse les perturbation de la roue, véritable cauchemar aérodynamique.

Image
Dernière subtilité, et non des moindres : c’est cette année là que Brawn et Byrne ont voulu maximiser la relation casque/monocoque, autrement dit tout faire pour que la tête du pilote participe au bon fonctionnement aérodynamique de la voiture et non plus se contenter d’étudier comment se comporte la voiture avec tel casque ; d’où le partenariat signé avec le fabriquant allemand Schuberth, qui équipe Schumacher depuis 2001 et qui a équipé Barrichello et tous les pilotes Ferrari depuis le courant de la saison 2002.
Image : lors des essais d’intersaison, Ralf et Michael Schumacher, avec la complicité de Schuberth et de leur designer, Jens Münser, s’étaient amusés à arborer lors d’une séance ce casque mêlant leurs couleurs respectives.

Moteur et mécanique

Image
Sur le plan mécanique, la F2002 marquait un véritable pas en avant. Le moteur 051, toujours conçu par l’équipe de Gilles Simon, arrivé en 94 en provenance de chez Peugeot Sport suite à l’invitation de son ancien patron, Jean Todt, est une évolution de son prédécesseur, le 050.
C’est surtout au niveau de la boîte de vitesse que se distingue cette F2002 : pièce importante, c’est elle qui a posé le plus de soucis à la Scuderia, tant les choix techniques qui ont guidé sa conception ont posé de graves soucis de fiabilité, bien vite et efficacement résolus. En effet, cette boîte de vitesse était en titane, matériau particulièrement léger, que seule Minardi ( !) avait osé utiliser jusque là pour cette pièce vitale. Conscients des avantages qu’une telle technologie pouvait procurer, l’équipe technique se mit donc au travail courant 2001, mais introduit une deuxième difficulté, et non des moindres : un double-embrayage ! Cette technologie, très novatrice, consiste à disposer d’un embrayage pour les premiers rapports, et un autre pour les rapports supérieurs. Avantage ? Un temps de passage fortement diminué, d’où une limitation importante du patinage, et une meilleure motricité ! Tout cela couplé à une miniaturisation importante conduit à une efficacité mécanique et aérodynamique diabolique, faisant de la F2002 un véritable épouvantail. Williams ne s’en remettra pas, et McLaren mettra du temps avant de parvenir à concevoir une monoplace aussi novatrice (la MP4-18, morte-née, dont seule la petite fille, la MP4-20 de 2005 sera à même de jouer le titre).

Caractéristiques :
Longueur : 4495 mm
Largeur : 1796 mm
Hauteur : 959 mm
Voie avant : 1470 mm
Voie arrière : 1405 mm
Moteur : 051, 10 cylindres en V à 90° ; atmosphérique

Résultats
La saison 2002 reste pour bon nombre d’observateurs et de fans une année décevante en terme de spectacle, tant la domination outrancière des F2002 et de Michael Schumacher a été importante, aidé –alors que le besoin ne s’en faisait pas ressentir- par des consignes d’écurie à l’issue et à la réalisation dépréciables.
C’est au troisième Grand Prix de la saison, à Interlagos, au Brésil, que la F2002 fait sa première apparition en course, mais pour Michael Schumacher uniquement, l’équipe n’ayant pas eu le temps ni les pièces nécessaires pour en amener une deuxième pour Rubens Barrichello. Schumacher est, à cette époque déjà, en tête du championnat. En qualifications, c’est Montoya qui signe la pole, mais chez Ferrari, on est confiant. La course leur donnera raison : c’est une victoire pour Schumacher, d’une courte tête devant un Ralf Schumacher peut-être trop timoré pour attaquer son grand frère.

Image
A Imola, Barrichello reçoit SA F2002, et les résultats ne se font pas attendre : implaccable doublé pour la Scuderia. En tout, Ferrari remportera 15 victoires, dont 8 doublés (4 victoires pour Rubens Barrichello).

La saison connaît 3 dates clé :
- le 12 mai, lors du Grand Prix d’Autriche, Ferrari demande à Barrichello de ralentir le rythme alors qu’il est en tête de la course depuis le début et qu’il domine le weekend afin que Schumacher le double, remporte la victoire et augmente davantage son avance au classement. Le brésilien s’exécute à quelques dizaines de mètres de la ligne d’arrivée, ce qui provoque un véritable tollé dans et en dehors du paddock.

Image
- le 21 juillet, lors du Grand Prix de France, Michael Schumacher remporte la victoire et son 5ème titre suite à une erreur du leader Kimi Raikkönen dans les derniers tours, alors qu’il reste encore 6 courses à disputer dans la saison.

Image
-le 29 septembre, lors du Grand Prix des États-Unis, Schumacher ralentit dans les derniers tours de course afin de faire une arrivée groupée avec son équipier Barrichello. La manœuvre tourne au ridicule, et c’est finalement le brésilien qui l’emporte pour 11 millièmes de seconde.
La saison est donc plus que dominée par Ferrari, qui remporte les deux titres haut la main, et durant la saison, la FIA annonce plusieurs mesures pour la saison suivante visant à éviter entre autres qu’une telle domination ne se reproduise :
-Modification du barème de points (les 8 premiers seront désormais récompensés) et diminution de l’écart entre le vainqueur et le deuxième (2 au lieu de 4)
-Interdiction des consignes d’écurie
-Nouveau système de qualifications (un seul tour lancé par pilote)
-Limitation des essais privés
-Un seul train de pneus par voiture et par course, sauf en cas de changement climatique.
Si la saison 2003 sera couronnée de succès pour Schumi et Ferrari, elle sera très serrée, et la F2003-GA, aussi belle et extrême que sa « mère », s’avérera plus délicate à exploiter.
Sources
-Wikipédia
-F1 Technical
-Forum Auto
-Auto Hebdo
-Ultimatecarpage.com