Le 12 mai 2002 - Un Grand Prix d'Autriche controversé

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JTarJ
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Le 12 mai 2002 - Un Grand Prix d'Autriche controversé

Message par JTarJ » sam. 03 févr. 2018 3:48

Originellement posté par FlashMcQueen le 10/08/2008

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Le 12 mai 2002, un Grand Prix d'Autriche controversé.

A quelques minutes du départ de ce GP d'Autriche il y a un gros risque d'averse, d'ailleurs il pleut à quelques kilomètres du circuit alors que le coup d'envois est prévu dans 5 minutes. Après le tour de formation, les 22 concurrents viennent s'aligner sous les ordres du stater... les cinq feux rouges s'allument et puis s'éteignent.

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Départ! Barrichello et M Schumacher partent parfaitement et négocient le premier virage dans cet ordre. Villeneuve et Frentzen s'accrochent au second virage. Le Québécois a été bien trop optimiste dans son freinage.

Le top 10 après 10 minutes de course: Barrichello, M Schumacher, R Schumacher, Montoya, Heidfeld, Coulthard, Raikkonen, Salo, Button.

Villeneuve assure le spectacle! Après avoir passé Trulli pour la 12è place, le Québecois est maintenant à l'attaque de McNish dont il règle le compte aussi tôt. Ensuite il revient comme un boulet sur Fisichella et n'en fait qu'une seule bouchée au bout de la ligne droite des stands. Mais en tête de la course l'écart est incroyable. Au bout de 9 tours, Barrichello a 15s sur Ralf et 21s sur Montoya. Les deux pilotes Ferrari sont séparés par un écart de 2 secondes.



18ème tour: Villeneuve s'attaque à Mika Salo et l'avale aussi sec. Le Québécois est maintenant 7ème, quasiment dans le sillage de David Coulthard. Barrichello a maintenant près de 30 secondes d'avance sur Ralf Schumacher, le troisième. Le Brésilien a un rythme un peu supérieur à celui de Michael Schumacher.

Le classement à 14h28: Barrichello, M Schumacher, R Schumacher, Montoya, Heidfeld, Coulthard, Villeneuve, Salo, Button, Fisichella, McNish, Trulli, Panis, Sato, Irvine, Webber, Frentzen et Yoong.



Olivier Panis a serré son moteur en pleine ligne droite. C'est donc un week-end noir de plus pour le Français. Le Safety Car est de sortie mais prévoyant cela Villeneuve a ravitaillé, tous comme les deux Ferrari, très bonne tactique de la part de ces trois là.

Le safety car s'efface mais quelques secondes plus tard il y a un terrible accrochage entre Heidfeld et Sato. Heidfeld en tête-à-queue au second virage est percuté à très haute vitesse par la Jordan de Sato (en fait c'est bien la Sauber en perdition qui percute la Jordan de Sato qui évidement n'est en aucun fautif).
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Le Safety Car neutralise à nouveau la course. Nick Heidfeld semble choqué sur le bord de la piste... par contre le pauvre Takuma Sato est bloqué dans sa Jordan et il a l'air blessé. La voiture de désarcération est appelé sur les lieux de cet accrochage. Takuma est conscient mais visiblement blessé.

Takuma est dégagé des restes de sa Jordan, et il est sur déposé sur une civière "coquille", avec une minerve. L'ambulance évacue l'infortuné pilote japonais.

Chose qui est assez étrange, c'est que les Williams sont les seules voitures à ne pas avoir ravitaillé durant ces interruptions de course. Pour l'instant il est difficile de comprendre où se trouve l'astuce...

Le Safety Car s'efface au 36ème tour et la course est relancée. Jacques Villeneuve a été pénalisé pour son accrochage du premier tour mais cela ne l'empêche pas de reprendre la course le couteau entre les dents et de dépasser aussitôt Fisichella, de doubler Coulthard quelques minutes tard et il revient maintenant comme un boulet sur la 4ème place de Montoya! Mais qu'est-ce qu'il a mangé Jacques?

Barrichello est toujours en tête mais le second est Ralf Schumacher qui retient son frère derrière lui depuis plus de 10 tours.... mais Ralf s'arrête enfin pour ravitailler et rend la seconde position à son frère. Montoya est 3ème toujours devant Villeneuve. Trulli a abandonné et tout comme Panis, il n'a toujours pas eu le plaisir de voir le drapeau à damiers cette saison.

15h10: Barrichello possède 4 secondes d'avance sur Schumi et il reste 23 tours. Montoya rentre aux stands pour son unique ravitaillement et les mécaniciens ne changent pas ses pneus ce qui lui permet de remonter en piste devant Ralf Schumacher. Mais ces deux-là sont pour le moment derrière Villeneuve qui est 3ème!

Jacques Villeneuve s'arrête pour son second ravitaillement et il remonte en piste à la 8ème position mais à un jet de pierre du trio Fisichella/Coulthard/Button. Durant ce temps, Takuma Sato quitte le circuit dans un hélicoptère médicalisé et les premières nouvelles sont bonnes: il ne serait pas sérieusement blessé. C'est le principal.



Rubens Barrichello se fait oublier en tête d'une course qu'il domine de la tête et des épaules. Il reste 13 tours et l'écart entre les deux équipiers est de 4 secondes. C'est à 10 tours de l'arrivée que Barrichello rentre pour son second ravitaillement. Michael Schumacher l'imite lors de la boucle suivante et les deux pilotes Ferrari récupèrent leurs positions initiales, c'est à dire Rubens devant Michael.

En fin de course, Jacques Villeneuve a perdu de sa superbe et suit toujours le trio Fisichella/Coulthard/Button, mais sans vraiment pouvoir menacer le Britanique de chez Renault. Le classement à 5 boucles de l'arrivée: Barrichello, M Schumacher (+4), Montoya (+19), R Schumacher (+21), Fisichella (+43), Coulthard (+44), Button (+45), Villeneuve (+46), Salo (+58), McNish (+59), Frentzen (+2 tours), Webber (+2 tours).

Michael Schumacher bat le record du tour à trois boucles du terme: 1'09"298. Il reste deux tours et Schumacher n'est plus qu'à 1,7 seconde. Barrichello lève le pied alors que Schumacher l'a très lourd sur l'accélérateur.



Mais finalement Rubens abandonne sa victoire à Michael Schumacher. C'est une énorme surprise et qui ne plaît pas du tout au public présent dans la tribune et qui siffle copieusement cette fin de course. Jean Todt offre donc la première place à Michael et c'est tout simplement incompréhensible car qui pourrait croire que le champion du monde a vraiment besoin d'une telle victoire?



Michael Schumacher refuse d'ailleurs de monter sur la plus haute marche du podium et c'est Rubens qui joue au vainqueur sans l'être vraiment. Michael Schumacher a même l'air d'avoir honte de cette fin de course...

Le podium:
1. Michael Schumacher (Ferrari F2002) en 1h33'51"562
2. Rubens Barrichello (Ferrari F2002) à 0'00"182
3. Juan-Pablo Montoya (Williams FW24-BMW) à 0'17"730

Les larmes de "Rubinho" sur le podium, associées au désappointement de Michael Schumacher, finissent d'émouvoir le public qui manifeste sa désapprobation par des gestes et des signes - et cela même parmi les plus inconditionnels tifosi -, allant jusqu'à huer Jean Todt, coupable d'avoir privilégié le quadruple champion du monde au détriment du Brésilien.



Michael Schumacher lui offrit la coupe du vainqueur. Mais rien n'y fit. L'équité sportive avait été bafouée au profit de l'intérêt supérieur de la Scuderia. Un choix sportif d'autant plus critiquable que, pour la première fois de la saison, Barrichello avait dominé son coéquipier lors des essais libres du vendredi, s'était emparé de la pôle position le samedi et n'avait quitté la première place au cours du Grand Prix.

Le Brésilien était sans conteste le vainqueur moral du Grand Prix d'Autriche. Et c'est bien ce que le public reteint.



Conférence d'après-course Dimanche
12 Mai 2002 - 16h05



Question: Rubens, est-ce que cela a été difficile de prendre la décision de s’écarter dans le dernier tour?

Rubens Barrichello: Je pensais avoir l'expérience de ça, mais cela n'a pas été facile. Je ne plaisante pas, on m'a demandé de le faire, je ne dois rien en dire, je pense que c'est une décision d'équipe. Je viens juste de signer un contrat de deux ans avec eux, et je pense que je dois le respecter.

Q: Mais comme pilote, vous devez ressentir un pincement au cœur. Vous n'avez gagné qu'une course jusqu'à présent. Est-ce très difficile?

RB: Je traverse actuellement une très bonne période de ma vie. Je deviens une meilleure personne, un meilleur pilote, il n'y a donc pas de raison de discuter. Je pense que ma détermination me permettra d'obtenir d'autres victoires, et c'est ce que je recherche, point. Nous l'avons vu quand Michael m'a donné le trophée, c'est le trophée que je vais ramener à la maison et je suis heureux de cela.

Q: Sur une note plus positive, c'était encore une fois une très bonne stratégie de Ferrari. Au Brésil, nous pensions tous que vous alliez vous arrêter deux fois, vous ne vous êtes arrêtés qu'une fois, et ici, évidement, vous aviez prévu deux arrêts. Encore une fois, bon travail de Ross Brawn et de l'équipe…

RB: Fantastique, et la voiture a fonctionné parfaitement bien. Ce n'est pas seulement la voiture et le moteur, ce sont aussi les pneus. Les pneus sont vraiment bons, et nous avons pu mener la course entière. Cela a vraiment été une très bonne course, et je dois remercier l'équipe entière et mes ingénieurs, parce que la voiture se comportait de manière fantastique. J'attaquais en douceur, je ne devais pas me battre avec la voiture, et le seul moment où j'ai fait attention, c'est après le safety-car, car les freins et les pneus étaient vraiment froids. Le reste était vraiment bon.

Q: Michael, ce succès en Autriche vous permet d'avoir gagné sur tous les circuits, mais il semble évident que vous n'éprouvez aucune joie à cette victoire.

Michael Schumacher: Oui, c'est évident. Comme Rubens l'a souligné, c'était une décision d'équipe. La saison dernière, j'étais mêlé à cette décision, parce que je sentais le championnat plus serré que cette année. Cette année, je n'ai jamais pensé à cela, et avant la course, on me l'a demandé, et j'ai répondu que je ne croyais pas qu'il y aurait une telle stratégie de course. Et soudainement, on m'a dit à la radio qu'il allait s'écarter, et oui, je ne suis pas content de cela. Je pense qu'aucun d'entre nous n'est honnête, mais nous devons voir que c'est l'ambition de l'équipe, et que l'ambition de l'équipe est de gagner le championnat, et que nous devons l'assurer, parce que nous ne pouvons pas savoir ce qui va arriver lors des prochaines courses. Cependant, je dois remercier Rubens, car il a fait une course fantastique.

Q: Qui a pris cette décision?

MS: En final, cela revient à Ferrari, et évidemment, en haut se trouve Mr Montezemolo, puis Mr Todt, et ainsi de suite. Qui est la dernière personne, je n'en sais rien, mais croyez-moi, l'équipe investit beaucoup d'argent pour un objectif, et imaginez qu'à la fin de la saison nous n'ayons pas assez de points, nous aurions l'air stupide, non? Nous avons toujours eu cette philosophie, et je pense que chacun le sait. Certaines personnes l'apprécient, d'autres pas. Comme je l'ai dit, je suis désolé, et je ne suis pas favorable à cela, mais vous ne pouvez jamais savoir ce qui va se passer à la fin de l'année. Je suis sûr que, de la manière dont Rubens a piloté aujourd'hui, il aura d'autres opportunités cette année d'assurer les victoires, et je lui ai dit sur le podium que j'espérais que le championnat serait bientôt fini pour que nous puissions avoir de vraies courses.

Q: Juan-Pablo, une course riche en évènements, et un accident effrayant à la fin du premier safety-car. Peut-être pouvez-vous nous en parler?

Juan-Pablo Montoya: Je n'ai pas vraiment vu grand chose. Je tournais, j'étais bien à l'intérieur de Sato, et soudainement une Sauber est venue de la droite, il y a eu un énorme carambolage, et j'ai pensé que j'étais très chanceux. Cela a fait ma course, parce que ma stratégie était sur des pneus durs, et au début de la course, nous n'avions pas la cadence nécessaire.

Q: Il semble que lors de votre arrêt vous n'avez pas changé vos pneus?

JPM: Oui, ils étaient bons.

Q: Cela dit, les deux safety-cars vous ont probablement aidé a dépasser Ralf.

JPM: Oui, c'est cela qui a fait la course. Ralf était un peu plus rapide après sa sortie des stands, mais j'avais réussi à effectuer quelques tours rapides avant l'arrêt, et c'était suffisant.

Q: Rubens, maintenant vous êtes tourné vers Monaco?

RB: Oui. Monaco est une course à domicile pour moi donc j'aime être là-bas, et ce sera combatif. C'est la meilleure année de ma carrière, je vais donc saisir les opportunités, et conduire rapidement, c'est sûr.

Q: Et si nous avons à nouveau la même situation, lors du dernier tour, vous êtes devant, lui derrière, vous le laisserez encore passer?

RB: Nous verrons. C'est une affaire interne, ce n'est plus à nous d'en parler maintenant.

Source Daily F1
Source f1-legend.fr
Source formula1.com

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