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Clay Regazzoni

Posté : sam. 10 févr. 2018 4:07
par JTarJ
Originellement posté par modena49 le 01/06/2007 sous le titre "Clay Regazzoni l'homme que la foule adorait"

Clay Regazzoni l'homme que la foule adorait

On vous parle d'un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. C'était l'âge d'or de la Formule 1, celui au cours duquel, avec un brin de chance et beaucoup de talent, un pilote pouvait décrocher un bon volant sans le soutien financier d'une marque de cigarettes ou d'une compagnie pétrolière.

Il dispute son premier Grand Prix et arrive 4e
Clay Regazzoni en est l'un des exemples les plus frappants. Jeune marié, modeste ouvrier, le Tessinois, né le 5 septembre 1939, a commencé à tâter du pilotage le dimanche après-midi, en allant tourner avec sa petite Austin sur l'autodrome de Monza, à 70 km de chez lui.

Il assiste à son premier Grand Prix à 22 ans, en spectateur, sur ce même circuit de Monza. Sous ses yeux, Wolfgang von Trips sort de route, se tue et fauche 13 spectateurs. Un souvenir qui marque Clay Regazzoni mais qui ne l'empêche pas de poursuivre sa carrière de pilote. Jusqu'à ce qu'Enzo Ferrari le remarque et lui confie l'une de ses F1, en pleine saison 1970.

Clay Regazzoni dispute son premier Grand Prix en Hollande, et termine d'entrée quatrième. Trois Grands Prix plus tard, en Autriche, il finit sur la seconde marche du podium juste avant de remporter le Grand Prix d'Italie 1970, devant une foule de 200 000 personnes en délire - dont 40 000 Suisses accourus pour lui. C'est la première fois de l'histoire de la F1 que la foule franchit les barrières pour envahir la piste à l'arrivée de la course. Une tradition qui perdure aujourd'hui encore.

Son talent explose en 1974
La légende «Rega» est née. Les deux saisons suivantes, chez Ferrari, s'avèrent pourtant décevantes. Lassé de ces contre-performances, Clay Regazzoni quitte la Scuderia et passe chez BRM en 1973. Coéquipier de l'Autrichien Niki Lauda, le Tessinois ne s'épanouit pas davantage au sein de l'équipe anglaise, ne marque que deux points cette année-là avant de retourner chez Ferrari en compagnie de son coéquipier.

En 1974, Clay explose son talent, remportant une victoire et terminant vice-champion du monde, à trois points seulement d'Emerson Fittipaldi.

L'année suivante, il est pourtant dominé par Niki Lauda et se voit remplacé par Carlos Reutemann. Clay émigre chez Ensign, puis Shadow, deux petites écuries sans moyens, avant que Frank Williams ne l'engage pour la saison 1979.

C'est Clay Regazzoni qui remporte ainsi la première victoire de l'écurie Williams, à Silverstone. Ce sera son dernier succès en F1. Dominé par Alan Jones, il signe pour Ensign en 1980. A Long Beach, sa pédale de freins casse au bout de la ligne droite et sa voiture vient s'encastrer contre un mur de béton dénué de protection.

Il laisse ses deux jambes dans l'accident, mais n'abandonne pas la course pour autant et dispute des rallyes et des épreuves en circuit avec des voitures munies de commandes au volant. Il dispute même le Paris-Dakar au volant d'un camion.

Toujours adulé, il continuait, aujourd'hui encore, à recevoir une dizaine de lettres d'admirateurs par jour. Personne n'est prêt d'oublier son incroyable coup de volant, ni son caractère bien trempé ou sa gentillesse légendaire.

Trop gentil peut-être, beaucoup le considèrent comme le pilote le plus talentueux n'ayant jamais remporté le championnat du monde. Un artiste d'exception.

Clay Regazzoni a trouvé la mort le 15 décembre 2006 dans un accident de la circulation sur l'autoroute A1 Milan-Bologne, vers la jonction l'autoroute A15 Parme-La Spezia, lorsque son monospace Chrysler Voyager modifié pour être conduit par un paraplégique a heurté un camion qu'il dépassait avant de faire une embardée et d'aller se fracasser contre la glissière de sécurité. Tout laisse supposer que Regazzoni a ressenti un malaise et a perdu le contrôle de son véhicule. Les secours n'ont pu que constater le décès du Tessinois. L'accident n'a pas fait d'autre victime.

Regazzoni disputa 132 Grand Prix de Formule 1 et compte cinq victoires :

GP d'Italie 1970
GP d'Allemagne 1974
GP d'Italie 1975
GP des USA Ouest 1976
GP de Grande-Bretagne 1979
5 pole-positions
15 meilleurs tours en course
209 points en championnat
Vice-champion du monde en 1974


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