Cladounnet a écrit : ↑mar. 14 août 2018 10:07
S'il y a bien un moment que je redoutais en tant que fan de Formule 1 et encore plus supporter absolu de Fernando Alonso, c'est l'annonce de son retrait en Formule 1. Bon, contrairement à d'autres années, intersaisons, breaks estivals, je sentais que là c'était pour de bon. Son plein engagement en WEC, sa participation aux 500 miles d'Indianapolis montraient déjà une envie d'ailleurs.
Mais c'est ainsi, un des derniers "grognards" de l'ère des V10, un de plus, s'en va, après Button et Massa l'an passé, il ne reste désormais plus que ce cher Räikkönen. Qui l'eût cru d'ailleurs qu'il serait le dernier de cette ère à rester en Formule 1 ? Même si sa prolongation avec la Scuderia n'est pas encore signée, tout laisse penser qu'ils vont à tout prix chercher la stabilité et ne pas torpiller d'éventuelles chances de titres constructeurs en faisant signer un pilote tel que Leclerc aussi pétri de talent soit-il. Bref je m'égare mais voir un mec au caractère de Kimi être encore en F1 après tout ce temps tient limite du mini troll. ^^
Pour Fernando, c'est avec ce pilote que j'ai découvert la Formule 1 donc, même si j'avais pris le train en route avec le 4ème GP de la saison 2001 (Saint-Marin), évidemment comme tout "débutant" à suivre la F1 je regardais davantage ce que faisaient les Schumacher, Coulthard, Montoya, Barrichello et autres Häkkinen, évidemment Alesi et Panis, qui n'est pas toujours un peu supporter des sportifs de sa nation ? ^^ C'est évidemment en 2003 que j'ai commencé à suivre ce pilote de bien plus près et à m'y attacher pour son panache, son coup de volant, le fait qu'il portait haut et fort les couleurs de Renault, de Michelin, de la France sur les pistes de F1 aux 4 coins du monde. Sa 1ère victoire en Hongrie sera l'un des premiers moments forts vécus en tant que fan de ce pilote. Puis il y eut 2004, une saison bien plus compliquée avec un Jarno Trulli en forme comme jamais, même si Flavio Briatore ne manqua pas de le torpiller ! Heureusement il put rebondir de belle manière chez Toyota pendant de nombreuses saisons.
On arrive aux meilleurs morceaux avec ses saisons 2005 et 2006 où tout lui réussit, tout réussit à Renault, un changement de règlementation bien négocié, Ferrari qui se perd, McLaren qui gaspille et voilà Fernando au firmament avec 15 podiums, 7 victoires, Renault finit champion avec un poil de chance il est vrai et grâce aux errements de Montoya qui faisait plus d'une fois du Verstappen (Max hein) dans le texte. Et comment ne pas évoquer le GP de Saint-Marin cette saison là avec son duel homérique face à un Michael Schumacher qui marchait sur tout le monde en nous sortant une de ces courses dont lui seul avait le secret ? 13 tours où je me souviens être tantôt blotti au fond du canapé, me levant d'un coup ayant peur que Fernando se fasse dépasser, une crispation pendant 13 longs tours, putain je n'ai presque plus jamais ressenti ça en suivant la F1 par la suite...
2006 nous a offert ce qu'on attendait tous, une lutte du début à la fin face à Michael Schumacher et une Scuderia Ferrari revigorée, et d'emblée une course me vient en tête quand je pense à cette saison : le GP de Hongrie, disputé en grande partie sous la pluie, mais ce jour là Alonso était magique, survolait chaque mètre de la piste, prenant des trajectoires audacieuses, dépassant tour après tour, déposant Schumacher... Une course qu'il aurait pu remporter avec un gouffre d'avance, mais... merci au mécano qui avait mal fixé sa roue, bref. Monza 2006 avec cette pénalité abusive car il avait soit disant gêné Massa en qualifications puis son moteur explosé en course faisaient craindre le pire. Beaucoup disent que la morale était sauve avec Schumacher qui explose son moteur à Suzuka. Voilà Fernando double champion du monde, et... ce sera tout.
Que d'occasions manquées par la suite : 2007, 2010, 2012, 2013... Autant de saisons où Alonso finit vice champion du monde (certes à égalité avec Hamilton en 2007), des échecs qui n'ont pas tenu à grand chose, en vrac son accident à Fuji en 2007, la stratégie complètement foirée de la Scuderia à Abu Dhabi en 2010, l'accident à Spa en 2012 (le seul GP auquel j'ai assisté à ce jour et je n'aurais vu passer Fernando que pendant le tour de pré-grille et le tour de formation, quelle ironie n'est-ce pas ?). Bon 2013 il n'y avait pas grand chose à faire tant Vettel et Red Bull étaient stratosphériques.
Il aurait pu être quintuple champion du monde mais qu'importe, beaucoup connaissent la valeur de ce pilote, sa science de la course, sa hargne au volant et sa capacité à transcender les carences d'une monoplace (ses saisons 2008, 2009, 2012, voire même 2001 sur la Minardi vont en ce sens). Certes il passait son temps à hurler à la radio, fustiger dans les médias, manier cet art de la communication et des moyens mis à sa disposition. Mais peut-on lui en vouloir après avoir cumulé tant de défaites et de frustrations ? Un charisme tel que le sien, on est pas prêt de retrouver ça en F1, les 3/4 des pilotes du plateau ont autant de charisme qu'une brouette rouillée, les rares sortant du lot étant à mes yeux Ricciardo et Räikkönen, mais ce n'est que mon avis perso, chacun y trouve son compte. Mais voilà, un champion du monde en sport automobile, c'est à la fois un talent mais aussi un caractère, une personnalité.
Qu'il puisse s'amuser en WEC, Indycar, accomplir son rêve de la triple couronne, c'est tout ce qui doit compter à ses yeux je pense.